Sept sur sept

Publié le 27 Juillet 2009



ADIEU DIMANCHE, BONJOUR PATRON

Le projet de loi multipliant les dérogations au repos dominical a été voté, le forcing démesuré du pouvoir ayant fini par avoir raison de ses élus récalcitrants. La brèche est désormais largement ouverte à sa généralisation.


Après plusieurs tentatives avortées, le projet de loi, dit Mallié, étendant le travail dominical et reprenant une proposition du chef de l’Etat lors de sa campagne, a été, à la faveur des congés estivaux et favorisé par des procédés parlementaires, adopté dans la nuit du 22 au 23 juillet. Par seulement six voix, 165 contre 159, la plus faible majorité depuis la rentrée parlementaire, acquise, selon la presse, par d’ultimes pressions de l’exécutif. Pour Force ouvrière, «elle atteste de la perplexité, y compris au sein de la majorité, face aux mensonges du gouvernement», défendant mordicus un texte baptisé sans vergogne: «Proposition de loi réaffirmant le principe du repos dominical et visant à adapter les dérogations à ce principe dans les communes et zones touristiques et thermales ainsi que dans certaines grandes agglomérations pour les salariés volontaires». A l’inverse ce qu’il instaure. Une pratique très prisée par un pouvoir qui prétend défendre également retraites, services publics et pouvoir d’achat. Dans une lettre ouverte au président de la République en date du 28 novembre, le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly pointait déjà les contradictions inhérentes au projet: «Le travail du dimanche se heurte ainsi à de nombreuses politiques que le gouvernement prétend vouloir mener: conciliation entre vie professionnelle et vie privée, Grenelle de l’environnement, lutte contre la concurrence déloyale, lutte contre le stress et la pénibilité au travail…».

«Tous les amendements déposés au Sénat, de nature à encadrer la notion de volontariat et à préciser le paiement double, ont été rejetés» a souligné FO pour qui «le but de cette loi n’est pas de permettre à ceux qui le souhaitent de travailler le dimanche pour «gagner plus» mais simplement de légaliser des pratiques condamnées judiciairement et pour lesquelles des employeurs ne souhaitaient plus payer d’indemnités»: «l’idéologie l’emporte sur l’intérêt économique et social».

«C’est une loi d’amnistie pour toutes ces enseignes qui méprisent les droits des salariés. Les lobbies passent avant l’intérêt des salariés, des petits commerçants et des clients. Au final, c’est ce dernier ensemble qui payera l’addition» a dénoncé la section commerce de la FEC-FO (Fédération des employés et cadres). Pour elle, ce texte «remet en cause le modèle républicain: "Liberté, Egalité, Fraternité", en ne traitant plus les salariés de la même façon sur l’ensemble du territoire» (voir «jour après jour» du 15 juillet dernier): «inégalité entre les salariés contraints de travailler le dimanche ou non selon les zones où ils se situent, inégalité encore, puisque certains salariés travaillant le dimanche sont payés double tandis que d’autre ne le sont pas». Elle considère que «c’est une France à deux vitesses, porteuse d’injustices sociales et économiques ainsi que des pressions sur les salariés en perspective que l’on promet aux travailleurs. D'autre part, elle précise que «cette loi d’amnistie comporte également beaucoup d’éléments anticonstitutionnels». A tel point que des députés de l’opposition ont décidé de la porter devant le Conseil Constitutionnel. De toutes façons, comme l’assure la FEC-FO, «Force Ouvrière ne compte pas en rester là !»


http://www.force-ouvriere.fr/

Rédigé par FO 3M SOA

Publié dans #JOUR APRÈS JOUR

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