Publié le 27 Juin 2013

CRAINTE DE 600 SUPPRESSIONS DE POSTES À LA FNAC

FO réclame plus de transparence et des réponses claires de la part de la direction.

La FNAC serait en passe de se débarrasser de 600 emplois. Une réduction de personnel qui correspond à près de 7% des effectifs français du distributeur de produits culturels. C’est le journal Le Parisien qui a livré l’information dans son édition du 17 juin dernier.

Selon les informations du quotidien, qui cite une source interne à la FNAC, ces suppressions de postes seraient mises en œuvre via deux plans: le premier, baptisé Mars, toucherait 289 disquaires dans l’ensemble des magasins et le second, Phoenix, affecterait tous les métiers (caissiers, libraires, techniciens…) et viserait les dix magasins parisiens. Les deux magasins les plus impactés seraient celui du Forum des Halles –100 postes en moins– et celui de Saint-Lazare. Un porte-parole de la FNAC a «catégoriquement» démenti au Parisien l’existence de ce projet qui toucherait les magasins parisiens. «En revanche, concernant les disquaires, le démenti est beaucoup plus timide», note Thierry Lizé, délégué syndical central FO. Selon des documents fournis par la FNAC à l’Autorité des marchés financiers dans le cadre de la mise en Bourse de la société, intervenue le 20 juin, le distributeur de produits culturels souligne avoir réalisé 60 millions d’euros d’économies en 2012, «soit environ 80 millions d’euros d’économies en année pleine», et il affirme vouloir «poursuivre cette politique avec la même ampleur sur la période 2013-2014».

DÉJÀ PLUS DE 500 POSTES SUPPRIMÉS EN 2012

La FNAC a déjà supprimé 510 postes, dont 310 en France, dans le cadre d’un plan d’économies de 80 millions d’euros, annoncé début 2012. Alors que le distributeur de produits culturels est confronté à la concurrence exacerbée du commerce en ligne et que le propriétaire de l’enseigne –PPR–, à défaut d’avoir pu la vendre, s’en débarrasse en la mettant en Bourse, Force Ouvrière ne cache pas son inquiétude. «Nous avons sollicité la direction, mais nous n’avons pas obtenu de réponses claires. Après plusieurs réunions d’instances, les élus syndicaux attendent toujours de savoir quels types de mesures vont pouvoir permettre d’atteindre de telles réductions de coûts. La marge de manœuvre n’existant plus ou presque, l’“effort” risque de peser essentiellement sur les effectifs, déjà très peau de chagrin», estime Thierry Lizé. La direction a de son côté évoqué différentes pistes, comme la réduction des frais informatiques, la renégociation des baux ou l’aménagement des systèmes de livraison des magasins, tout en indiquant qu’aucune décision n’était arrêtée. Pour Thierry Lizé, «il serait bon que la direction exprime clairement son plan d’actions en matière de réduction de frais, car les réponses accumulées depuis un mois sont particulièrement opaques».

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Rédigé par FO 3M SOA

Publié dans #JOUR APRÈS JOUR

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Publié le 21 Juin 2013

Ce à quoi vous n’allez pas échapper!

La loi de sécurisation de l’emploi fait suite à un accord signé au niveau national par trois organisations syndicales (CFDT, CFTC et CFE-CGC) et le patronat. FO, de son coté, a refusé de signer ce texte.

Ce qui vous attend réellement

- Des licenciements économiques qui interviendront plus rapidement (entre 2 et 4 mois maximum);

- Une mobilité professionnelle et géographique forcée s’il existe un accord dans l’entreprise;

- Des expertises du comité d’entreprise et du CHSCT rendues plus difficiles pour que l’employeur fasse des économies;

- Des informations sur la situation de l’entreprise plus difficiles d’accès pour les représentants du personnel;

- Plus que trois ans pour exiger un rappel de salaire contre cinq ans auparavant;

- La généralisation des accords collectifs «chantage à l’emploi» avec un risque de baisses de salaire imposées s’il existe un accord dit de maintien dans l’emploi dans l’entreprise, le licenciement des salariés qui refuseront, l’entreprise échappant aussi à l’obligation de faire un plan de sauvegarde de l’emploi.

Et ce ne sont là que quelques exemples…

Et des prétendus avantages que vous aurez, peut-être… mais pas tout de suite

- Une couverture complémentaire santé collective, si tant est que vous n’en ayez pas déjà une, mais au plus tard en 2016;

- Une durée minimale d’activité pour les salariés à temps partiel, mais seulement pour les nouveaux embauchés.

Pour Force Ouvrière, en terme de «sécurisation de l’emploi», le compte n’y est pas.

Nous considérons en effet que cet accord et la loi sont destructeurs de droits pour les salariés.

Alors que le chômage continue sa progression, atteignant des sommets historiques, cette loi c’est plus de flexibilité pour les employeurs et moins de sécurité pour les travailleurs.

Alors pour vous défendre et revendiquer des droits nouveaux,
rejoignez-nous

Adhérez à Force Ouvrière

Ci-dessous le tract

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Rédigé par FO 3M SOA

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Publié le 17 Juin 2013

RETRAITES: «FO MOBILISERA SI LES PISTES DU RAPPORT MOREAU SONT RETENUES»

Le secrétaire général de Force Ouvrière réagit dans «Les Echos» aux propos de François Hollande sur les retraites dimanche soir. Le ton de la deuxième conférence sociale en fin de semaine «sera plus dur que l’an passé», estime-t-il.

Comment réagissez-vous au rapport Moreau et aux déclarations de François Hollande sur les retraites?
On verra ce qu’il en restera, mais les pistes du rapport Moreau sont lourdes, écrasantes. Elles ne sont pas acceptables. La durée de cotisation progresserait plus vite encore qu’avec la réforme Fillon de 2003. On va demander aux seniors de travailler plus longtemps alors qu’une personne sur deux liquidant sa retraite est déjà au chômage. On veut aussi mettre les retraités à contribution alors que, en période de crise, ils sont déjà de plus en plus sollicités par leurs propres familles. Quant aux fonctionnaires, le rapport Moreau écrit noir sur blanc que le calcul de leur pension n’est pas plus avantageux que celui du privé. Pourquoi alors préconise-t-il de le modifier ? On nous parle de lisibilité, mais qu’est-ce que cela cache vraiment ? Si l’objectif, comme je le crains, est de remettre en cause plus globalement le statut des fonctionnaires, il faut le dire !

Que préconisez-vous?
Avant tout de changer de politique économique. Tout part de l’acceptation du Pacte européen de stabilité budgétaire, qui nous enferme dans la logique suicidaire de l’austérité. Faute de se laisser des marges de manœuvre budgétaires, on va tout chercher dans le social. Les retraites ont avant tout un problème de financement. Le déficit des régimes est en bonne partie conjoncturel : relançons la croissance, et une partie du problème sera réglée. Par ailleurs, FO ne ferme pas la porte à des hausses des cotisations retraite, y compris pour les salariés.

La CGT évoque une mobilisation dès septembre. Y participerez-vous?
Chaque chose en son temps. Je ne fais pas de procès d’intention au gouvernement, mais je le préviens sans fard que le sujet est ultrasensible. Si les pistes retenues ne vont pas dans le bon sens, nous n’hésiterons aucunement à mobiliser, ni à appeler à des grèves.

Pierre Gattaz va devenir président du Medef. Craignez-vous un durcissement du patronat?
Il faudra là aussi juger aux actes. Je l’ai rencontré, à sa demande, il y a plus d’un mois, et le contact a été cordial. En période de crise, il est évidemment possible que le dialogue social se tende. Le patronat a d’ailleurs déjà commencé à durcir le ton avec l’accord sur la sécurisation de l’emploi, dont les salariés vont désormais commencer à comprendre à leurs dépens la portée réelle.
Regardez la décision du Conseil constitutionnel sur les mutuelles complémentaires. Les députés avaient essayé de réparer les choses tant l’accord est mal écrit, mais, voilà, on y est : la porte est ouverte aux géants de l’assurance. La liberté de concurrence écrase la liberté de négocier, c’est cela la philosophie du Conseil constitutionnel!

Que retiendrez-vous de la présidence de Parisot?
C’est une libérale, mais avec une vraie fibre sociétale. Après des débuts compliqués, nous avons développé des relations franches. C’est appréciable. Nous avons eu d’importants désaccords, sur la représentativité ou l’emploi, mais nous avons pu déboucher sur de nombreux accords.

Qu’attendez-vous de la conférence sociale de jeudi et vendredi?
Le ton sera plus dur que l’an passé. Un an après, le gouvernement ne peut plus rejeter la faute sur son prédécesseur. La signature du pacte budgétaire européen, c’est lui. Je note aussi qu’aucune table ronde n’est consacrée au pouvoir d’achat alors que c’est un sujet essentiel, économiquement et socialement. FO aborde ce rendez-vous fermement décidé à défendre ses positions : le consensus ne se décrète pas. Il faudra que les débats permettent de déboucher vite sur du concret, notamment sur l’emploi.

Comment ? Vous demandez une rallonge des contrats aidés ?
On ne réglera pas le problème du chômage avec les contrats aidés. Ils ont leur utilité, mais gare aux effets pervers. Il nous remonte par exemple que, mis sous pression par les préfets, des établissements renoncent à des CDD pour signer des emplois d’avenir. FO propose que sur les 20 milliards d’euros d’aide annuelle (Cice) promis aux entreprises dans le pacte de compétitivité, 1,5 milliard soient finalement redéployés vers les programmes nationaux en faveur de l’emploi et de la formation. Le gouvernement doit aussi lutter contre la directive européenne sur les salariés détachés.

Par leurs divisions, les syndicats ne se sont-ils pas placés en position de faiblesse ?
L’accord sur l’emploi a mis en lumière des désaccords de fond, mais nous savons faire la part des choses. Les relations ne sont rompues avec personne, mais FO entend rester libre de son comportement.

Reste que les résultats de la réforme de la représentativité, en dégageant un pôle CFDT-CFTC-CGC majoritaire, laissent FO en situation délicate…
Nous allons contester devant la justice ces résultats. J’en ai personnellement informé Michel Sapin, le ministre du Travail. Les résultats des élections de certaines entreprises n’ont pas été pris en compte sans que l’on sache pourquoi. Ce n’est pas anodin, loin de là.

Votre mandat à FO s’achève en 2015. Est-ce le dernier?
J’ai encore le temps d’y réfléchir. Je note que de nombreux camarades veulent que je me représente, mais je n’ai encore rien décidé.
« Nous allons attaquer les résultats de la réforme de la représentativité. Des élections n’ont pas été prises en compte sans raison. Cela n’est pas anodin. »

Écrit par Derek PERROTTE
dperrotte@lesechos.fr

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Rédigé par FO 3M SOA

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Publié le 14 Juin 2013

Bonsoir

La participation 2012 se monte à 0,552 % de votre rémunération annuelle brute perçue en 2012

Ci-dessous la communication de l'entreprise

L'accord de participation groupe, signé en 2010 suite à la filialisation de SOA, intègre les entités 3M France SAS et SOA Logistics SAS. Il permet aux salariés de ces entités de bénéficier d'une participation commune.

Ainsi, nous vous informons que 3M France SAS et SOA Logistics SAS ont dégagé une réserve de participation d'un montant de 530 230 € au titre de l’exercice 2012.

Les sommes qui vous seront versées à ce titre représentent cette année 0,552 % de votre rémunération annuelle brute perçue en 2012 dans la limite des plafonds légaux.

Nous vous rappelons que la participation est un dispositif qui permet d’associer les salariés ayant plus de 3 mois d'ancienneté aux résultats de la société, en leur permettant de recevoir une partie des bénéfices.

Suite à l’adoption de la loi de finance sur la disponibilité anticipée de participation du 3/12/2008, vous aurez la possibilité, si vous le demandez expressément au moment du placement, d’opter pour le paiement immédiat de votre participation 2012. Attention, dans ce cas, les sommes perçues seront soumises à l’impôt sur le revenu (le montant sera inclus dans le net déclarable envoyé par 3M aux impôts). La date de versement est prévue fin juillet 2013.

A l’inverse, si vous optez pour un placement dans les fonds proposés, les sommes qui seront versées au titre de la participation 2012 resteront bloquées pendant 5 ans, à l’exception des cas de déblocage anticipé liés à des événements particuliers. Ces sommes ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu ni aux charges sociales, mais sont assujetties à la CSG et CRDS.

Vous allez prochainement recevoir un courrier de notre gestionnaire AXA, vous indiquant le montant de votre participation et vous demandant d’indiquer AVANT LE 9 juillet 2013 votre choix : Placement dans un ou plusieurs des fonds et/ou Paiement immédiat partiel ou total,

  • soit en renvoyant le coupon-réponse ;
  • soit via le site Extranet, https://www.capeasi.com , avec vos identifiant et mot de passe habituels rappelés sur l'avis d'option AXA

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Rédigé par FO 3M SOA

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Publié le 10 Juin 2013

«PAS DE GRANDES DIFFÉRENCES EN MATIÈRE DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE PAR RAPPORT AUX GOUVERNEMENTS PRÉCÉDENTS» (J.-C. MAILLY)

«Si on continue avec la politique économique actuelle, le chômage va continuer à exploser, les comptes sociaux se dégraderont plus encore et, au final, on n'aura plus de sécurité sociale. Je ne sens pas sur le fond de grandes différences en matière de politique économique par rapport aux gouvernements précédents», déclare Jean-Claude Mailly. À l'approche de la conférence sociale qui réunira partenaires sociaux et pouvoirs publics les 20 et 21 juin 2013, le secrétaire général de Force ouvrière revient pour AEF (1) sur les enjeux de ce sommet et précise les positions de son organisation sur les différents thèmes à l'ordre du jour : démocratie sociale, emploi-formation, protection sociale et retraites, conditions de travail, Europe sociale, filières d'avenir et services publics.

AEF : Avec quel état d'esprit abordez-vous la prochaine conférence sociale des 20 et 21 juin prochains ?
Jean-Claude Mailly : Je rappelle que nous ne sommes pas fans de ce genre d'exercice scénarisé. L'an dernier, le contexte était particulier au sens où l'élection présidentielle venait d'avoir lieu et le gouvernement s'installait juste : la conférence sociale était l'occasion de dire qu'il y aurait un changement de méthode fondée sur le dialogue. Quand on fait le bilan, il y a des déceptions avec notamment des insatisfactions en matière de pouvoir d'achat sur le Smic et la rémunération des fonctionnaires. Nous réclamons une table ronde spécifique sur le pouvoir d'achat qui permettrait aussi d'aborder la question de la réforme fiscale ; cela a été refusé et on voit que le gouvernement n'a pas l'intention de bouger sur le sujet.
D'une manière générale, j'ai le sentiment que l'ordre du jour de la conférence sociale est dicté par la préparation de la feuille de route du gouvernement : les intitulés des tables rondes correspondent à ce qu'ils veulent mettre en avant pour l'après-conférence. Cette année, l'ambiance sera plus tendue avec des thèmes plus conflictuels, comme les retraites ou les missions de service public.

AEF : La première matinée avec le président de la République sera l'occasion d'aborder le thème de la démocratie sociale. Alors que les résultats de représentativité syndicale sont aujourd'hui connus, irez-vous comme annoncé sur une logique de remise en cause du système?
Jean-Claude Mailly : Nous l'avons toujours dit, nous ferons du contentieux sur les arrêtés de branche et l'arrêté national interprofessionnel. Avant toute chose, je rappelle que l'on a eu satisfaction sur quelques points auprès du BIT qui a notamment demandé au gouvernement de revoir la question de la désignation des délégués syndicaux (AEF n°158177). Aujourd'hui, il n'y a rien de nouveau et j'ai réécrit au BIT pour le signaler.
Sur les arrêtés de représentativité, si on fait du contentieux, ce n'est pas pour dire que l'administration n'a pas fait son boulot, ce sera sur des éléments précis et sur la fiabilité du processus : pourquoi certaines élections n'ont-elles pas été prises en compte ? Par exemple, en réintégrant la seule élection des personnels navigants commerciaux, FO passe la barre de 16 % d'audience. Nous avons toute une série d'élections qui n'ont pas été prises en considération, c'est la raison pour laquelle nous n'avons pas validé le résultat dans le cadre du Haut conseil du dialogue social. Nous ne demandons pas l'annulation du processus, mais nous demandons qu'il soit fiable et non contestable.

AEF : Quelle est votre position sur la question de la représentativité patronale ?
Jean-Claude Mailly : Jusque là, nous n'avons rien dit, mais nous allons le faire compte tenu de la démarche de constitutionnalisation du dialogue social. Sur ce point, je trouve curieux de mettre dans la Constitution l'obligation de concertation pour les pouvoirs publics. Quoi qu'il en soit, il y a deux préalables à régler avant toute chose : il faut avoir fait le bilan de la représentativité syndicale et avoir réglé le problème de la représentativité patronale.
Je ne vois pas comment on peut exiger un processus électoral pour les organisations syndicales et ne pas exiger la même chose pour les employeurs. De plus, pourquoi n'est-il pas prévu d'en parler avec les syndicats, contrairement à ce qui s'est passé pour la représentativité syndicale ?

AEF : Se posera aussi la question des droits et moyens syndicaux avec la probable revendication de certains de lier ces droits et moyens à la représentativité…
Jean-Claude Mailly : Si tel est le cas, ce sera un point de désaccord. Ce n'est pas prévu dans l'accord de février 2012 sur le paritarisme que FO a signé. Quand on participe à la gestion d'un organisme paritaire, on a tous les mêmes obligations et on fait tous le même boulot. Je n'ai jamais été favorable à un financement syndical calqué sur le financement des partis politiques. Les partis reçoivent de l'argent en fonction de leurs résultats électoraux et cela les dispense d'avoir des adhérents. Je souhaite encore avoir des adhérents et pas des adhérents à 10 euros !
De plus, il reste aussi un problème de représentation nécessitant de répondre à la question de savoir ce qu'est une confédération. On a mesuré la représentativité sur l'interprofessionnel privé, mais les confédérations représentent aussi le secteur public. Par exemple, il faut le prendre en compte pour le processus actuel de désignation des représentants syndicaux au sein des Ceser. Jusqu'à présent, les préfets calculent le nombre de sièges avec des modalités différentes d'une région à une autre. Nous demandons des modalités identiques aboutissant à un traitement identique partout et qui prend en compte une représentativité globale. J'ai écrit au Premier ministre sur le sujet et il semble qu'une circulaire soit actuellement en préparation.

AEF : Que pensez-vous du fait que l'emploi et la formation soient à l'ordre du jour d'une unique table ronde ?
Jean-Claude Mailly : Cela a été évoqué par tout le monde lors de la conférence de méthode et un des arguments avancés est qu'il n'y a plus qu'un ministre en charge des deux dossiers… Il devrait y avoir une demi-journée par thème, je ne sais pas ce qu'on va pouvoir en tirer, mais on sent bien qu'ils veulent surtout parler de formation professionnelle.

AEF : Ceci étant, quelles revendications porterez-vous sur l'emploi ?
Jean-Claude Mailly : Je réexpliquerai que l'on ne peut pas traiter la question de l'emploi, en la dissociant du contexte macroéconomique. On ne peut pas dire d'un côté que l'on ne veut pas toucher à la politique macroéconomique et de l'autre, que l'on veut regarder la question de l'emploi, les deux sont liés. Quoi qu'il en soit, je ne veux pas que l'on parle de l'assurance chômage, cela ne les regarde pas, c'est une négociation entre partenaires sociaux. Sincèrement, je ne vois pas ce qui va pouvoir sortir de ce débat sur l'emploi, ils sont surtout sur la question de la formation professionnelle.

AEF : Justement qu'attendez-vous des discussions sur la formation ?
Jean-Claude Mailly : Avons-nous vraiment besoin d'une conférence sociale pour aborder le sujet ? Il y a de nombreuses concertations en cours entre l'État, les régions et les partenaires sociaux. Les réunions sont en cours, notamment sur le compte personnel de formation pour savoir ce qu'on met dedans…
De plus, le gouvernement mélange parfois tout en évoquant les 32 milliards de la formation. Il donne l'impression que ce sont les partenaires sociaux qui gèrent le tout, or je rappellerai deux choses : en 2013, 85 % des fonds paritaires mutualisés vont à la formation des demandeurs d'emploi et cette compétence est celle des régions.

AEF : Comme abordez-vous la table ronde sur la protection sociale et les retraites ?
Jean-Claude Mailly : Ce sera plus sur les retraites que sur la protection sociale. On aura le rapport Moreau qui listera des pistes d'évolutions. Là non plus, on ne peut pas déconnecter le dossier des retraites de l'impact de la crise et de la récession sur les comptes sociaux, y compris ceux des retraites. On ne peut pas répondre à cela par l'allongement de la durée de cotisations. Cela finit par devenir hypocrite d'affirmer qu'on ne touche pas à l'âge légal, sauf que dans les faits l'allongement de la durée repousse mécaniquement l'âge de départ.
D'une manière générale, si on continue avec la politique économique actuelle, le chômage va continuer à exploser, les comptes sociaux se dégraderont plus encore et, au final, on n'aura plus de sécurité sociale. Je ne sens pas sur le fond de grandes différences en matière de politiques économiques par rapport aux gouvernements précédents. L'élément clé en la matière est la non renégociation du pacte budgétaire européen qui est, je le rappelle, condamné par la quasi totalité des syndicats européens.
Pour revenir sur les retraites, nous n'avons jamais dit non pour regarder des hausses de cotisations ou les aspects non contributifs, mais il n'est pas question de d'augmenter la durée, notamment à un moment où l'Insee pointe une baisse de l'espérance de vie en bonne santé. Si le gouvernement va sur ce terrain, je ne comprends pas pourquoi ils s'opposaient avec nous à la réforme de 2010…

AEF : Que pensez-vous d'une désindexation des pensions par rapport à l'inflation comme cela a été fait pour les régimes complémentaires ?
Jean-Claude Mailly : Sur les complémentaires, nous sommes confrontés à des problèmes financiers. Le point clé de la négociation était pour nous d'obtenir une hausse du taux de cotisation, ce qui a été dur à obtenir. C'est certes modeste, mais c'est acté. Après, comme dans les années 1990, nous avons été d'accord pour regarder des moindres revalorisations, mais ce n'est pas possible de le faire pour les retraites de base car là, on touche aux petites retraites.
De plus, ils pourraient être tentés de vouloir comme d'habitude, opposer le public et le privé. Pour le public, on parle de réinjecter les primes dans le calcul. Si tel est le cas, il faut toutes les primes et je ne les sens pas sur cette ligne là. Aller vers un régime unique remettrait en cause le statut de la fonction publique, ce qui n'est pas acceptable.
Sur les retraites, je n'annonce pas une rentrée chaude sur le sujet, mais je préviens que s'il faut mobiliser, on n'hésitera pas à le faire et le gouvernement le sait.

AEF : Que voulez-vous traiter lors de la table ronde sur les conditions de travail et la santé au travail?
Jean-Claude Mailly : Je préviens que l'objet de la conférence n'est pas de relooker le travail fait dans le cadre du CNI, des comités de filière ou du Coct. Certes, le gouvernement a dit qu'il ferait un conférence sociale chaque année, donc il faut la faire, mais il ne faut pas que cela fasse double emploi avec ce qui existe déjà!
Dans cette table ronde, nous reviendrons sur la prévention de la pénibilité du travail ; prévention qui n'exclut pas la réparation de la pénibilité. On peut réutiliser ce qui a été fait sur le sujet dans le cadre de la négociation qui a échoué à l'époque sur le financement.

AEF : Et sur la table ronde portant sur les filières d'avenir ?
Jean-Claude Mailly : C'est la même chose que sur la précédente, il y a un risque de double emploi avec les travaux du CNI. Nous mettrons l'accent sur la recherche, le développement et l'innovation et sur les relations donneurs d'ordres/sous-traitants. Aujourd'hui, des patrons de grandes entreprises m'expliquent qu'ils se comportent comme les banquiers de leurs sous-traitants ; les banques ne jouent pas leur rôle et ce sont les entreprises qui font le boulot, y compris pour des avances de trésorerie. Plus globalement, les relations donneurs d'ordres/sous-traitants sont un vieux débat accepté par la CGPME et refusé par le Medef. Il faut que l'on en discute une fois pour toutes et que tout soit sur la table.

AEF : Que pensez-vous de la table ronde sur l'Europe sociale ?
Jean-Claude Mailly : En une table ronde, on ne va pas refaire le monde. Il faut que nous nous concentrions sur deux ou trois dossiers, dont celui de la directive européenne sur le détachement des travailleurs. Tout le monde explique aujourd'hui que le système explose : cela occasionne plus de travail clandestin et les détournements de la directive s'amplifient. Il n'y a qu'une façon de régler le problème : il faut que tous les personnes qui travaillent dans un même pays aient les mêmes conditions de travail et pour ce faire, il faut interdire toutes les possibilités de dérogation.
De plus, on abordera ce que la CES appelle le contrat social européen (AEF n°167708), qui en pratique entraîne la renégociation de tous les traités. Nous allons être reçus avec Bernadette Ségol, la secrétaire générale de la CES, le 19 juin par le président de la République. Cette réunion est plus importante que la table ronde de la conférence sociale.

AEF : Il y a aussi une table ronde sur les services publics, ancienne revendication de FO. Êtes-vous satisfait de cette décision ?
Jean-Claude Mailly : Ils m'ont dit oui pour cette table ronde, mais je ne suis pas sûr que le débat ait vraiment lieu. Depuis 2007, on demande ce débat. On doit mettre sur la table le problème de la RGPP, de la MAP, de la Réate et de la décentralisation. Pourquoi n'y a-t-il pas de changement de méthode en la matière ? La MAP n'est pas plus concertée que ne l'était la RGPP, la Réate, on la découvre incidemment, et il faut avoir des débats autour de la décentralisation. Quoi qu'il en soit, sur ce sujet non plus, on ne réglera pas le débat en deux demi-journées.
De plus, j'avertis que l'objet de la table ronde n'est pas de discuter des fonctionnaires. Seules les confédérations représentants public et privé devraient être autour de la table, car si on y associe des organisations de fonctionnaires, le débat portera forcément sur les fonctionnaires et partira dans tous les sens. Cela doit se discuter ailleurs.

Propos recueillis le 29 mai 2013 par Jérôme Lepeytre et Isabelle Moreau.

(1) Cet entretien s'inscrit dans une série de rencontres de la rédaction d'AEF avec les leaders syndicaux et patronaux, dans la perspective de la « grande conférence sociale pour l'emploi » qui se tiendra les 20 et 21 juin 2013.

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Publié le 6 Juin 2013

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Publié le 6 Juin 2013

Dumping social

TRAVAILLEURS DÉTACHÉS: UN RAPPORT PARLEMENTAIRE VEUT «RENFORCER LA LÉGISLATION

FO milite pour une législation européenne plus contraignante en matière d’échange de main-d’œuvre sur le territoire communautaire.

Il y a un an, sept travailleurs portugais, réduits à l’état de SDF et ne parlant pas français, avaient trouvé refuge dans les locaux de l’Union locale FO de Dreux. Ces soudeurs qualifiés avaient été embauchés par une agence d’intérim portugaise qui les avait envoyés quelques mois dans une entreprise normande. Mais avant la fin de leur contrat, leur salaire –491 euros par mois pour 40 heures par semaine– n’avait plus été versé. Et les ouvriers s’étaient vu expulser du camping où ils logeaient.

Avec la crise économique qui frappe l’Europe, l’emploi de travailleurs low cost, dans des conditions parfois proches de l’esclavage, par le biais du prêt de main-d’œuvre est en plein essor. Le nombre de travailleurs détachés a augmenté de 17% en un an. Ils seraient désormais 300.000 en France, dont moins de la moitié déclarée. Ces dérives, régulièrement dénoncées par Jean-Claude Mailly, seront abordées par FO lors de la conférence sociale des 20 et 21 juin.

L’envoi temporaire de travailleurs par une entreprise établie dans un État membre vers un autre État membre est encadré par la directive européenne sur le détachement de 1996, actuellement en cours de révision. Elle s’applique dans trois cas: l’exécution d’une prestation de services, la mobilité au sein d’un même groupe ou la mise à disposition de salariés au titre du travail temporaire.

Pour leur dignité et pour lutter contre le dumping social, ces travailleurs doivent bénéficier des conditions d’emploi minimales en vigueur dans le pays d’accueil, notamment le salaire et le temps de travail. Seules les cotisations sociales continuent d’être payées dans le pays d’origine. Mais dans certains cas, cet allégement de charges peut représenter pour l’employeur une différence de coût de l’ordre de 30%.

ÉLARGIR LE RECOURS AUX SYNDICATS

Avant tout détachement, une entreprise est tenue de transmettre préalablement une déclaration à l’inspecteur du travail. Mais beaucoup ne le font pas et les abus sont nombreux, entraînant une réelle distorsion de concurrence. Des pans entiers de l’économie sont menacés, à commencer par le bâtiment, l’agroalimentaire et le transport. Le dumping social se ressent aussi à l’échelle européenne. FO dénonce depuis des années l’emploi d’ouvriers polonais payés 5 euros l’heure dans les abattoirs allemands, pays sans salaire minimum.

Les contrôles sont largement insuffisants et complexes. Les inspecteurs du travail, dont les effectifs ont été réduits à peau de chagrin par la RGPP, n’ont pas les moyens de consacrer plusieurs jours à ces dossiers entremêlant les langues, les nationalités et une myriade de sous-traitants.

La Commission européenne a lancé l’an dernier une révision du texte pour clarifier les situations de détachement, renforcer la coopération entre États et améliorer les contrôles. «Le projet va dans le bon sens, mais il n’est ni suffisamment ambitieux, ni suffisamment contraignant pour décourager le dumping social», estime le secteur international de la confédération FO.

Dans le cadre de ces travaux, trois députés viennent de rendre un rapport inquiétant à la Commission des affaires européennes, notamment en matière de dérives et d’absence de contrôle. Ils appellent à un renforcement de la législation. La Grande-Bretagne et les pays de l’Est s’y opposent. À défaut, ils appellent la France à prendre des mesures unilatérales. Ils proposent, entre autres, la création d’une agence européenne de contrôle, la création d’une carte de travailleur européen et la mise en place d’une liste noire d’entreprises et prestataires indélicats. Ils souhaitent aussi que les organisations syndicales puissent déclencher une procédure judiciaire sans attendre l’approbation des travailleurs qui subissent le dommage, car ces derniers sont souvent en situation de dépendance et n’osent pas revendiquer leurs droits.

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Rédigé par FO 3M SOA

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