Publié le 3 Juin 2010

LE GOUVERNEMENT SEMBLE CALER SA RÉFORME DES RETRAITES SUR LES DESIDERATA DU PATRONAT
Report de l’âge légal, allongement de la durée de la cotisation, pénibilité, rythme d’application des mesures, les idées préconisées par le MEDEF ont le vent en poupe auprès de l’exécutif à trois semaines de la présentation de l’avant-projet de loi.

 

Il ne faut pas se leurrer le seul but de la future réforme des retraites est d’augmenter la durée du travail des salariés. Les déclarations émanant du pouvoir exécutif le confirment jour après jour. La seule question qui le taraude encore, c’est celle de la vitesse à laquelle les mesures liées au report de l’âge légal et à l’allongement de la durée de cotisation doivent être mise en oeuvre. Alors que le gouvernement raisonnait jusque-là sur une «progressivité» d'un trimestre par an, le Premier ministre François Fillon déclare aujourd’hui à «l'Est républicain» que «la question du rythme est en débat». Histoire sans doute de régler ses sabots sur ceux du Medef, dont la patronne Laurence Parisot a plaidé mardi pour le rythme d’un semestre par an. Dans cet entretien au quotidien régional, M. Fillon confirme aussi que «si on fait bouger l'âge légal, on fait bouger tout en même temps» (voir notre article du mardi 1er juin). La promesse d’une réforme juste par une répartition équitable des efforts semble donc s’éloigner. Il en est ainsi de la prise en compte de la pénibilité présentée comme un moyen de faire avaler la pilule aux salariés. M. Fillon ne dit d’ailleurs pas un mot sur le sujet.

Son ministre du Travail, Eric Woerth s’en était chargé dans une interview diffusée le week-end dernier par le Journal du Dimanche. «Nous réfléchissons à une logique d'individualisation», y déclarait M. Woerth, qui ne veut pas lier la pénibilité à un métier mais aux «effets différents qu'elle peut avoir sur différentes personnes, et de (les) vérifier» Serait alors retenu l’approche dite par exposition aux risques: contact avec des produits chimiques, travail de nuit ou port de charges lourdes. Aux syndicats qui souhaitent que des branches professionnelles soient considérées comme «pénibles» afin d’assurer à leurs salariés un départ anticipé, le ministre a répondu: «je ne vais pas recréer des régimes spéciaux». Le gouvernement se calerait là aussi sur les desiderata du Medef. «Je préconise (…) de valider au cas par cas des mécanismes de bonification de durée de cotisations ou des dérogations au report de l'âge légal de départ en retraite», a proposé Mme Parisot. Rappelons que la prise en compte de la pénibilité devait déjà être une contrepartie majeure de la réforme Fillon de 2003 avant de s’enliser dans des négociations interprofessionnelles en raison justement de la mauvaise volonté du Medef. En 2008, après la l’échec des négociations, le gouvernement s’était engagé à reprendre en main ce dossier. Sans suites.

A côté de cela, on ne sait toujours rien sur la fameuse taxe exceptionnelle sur les hauts revenus et les revenus du capital. D’après le quotidien économique Les Echos daté du 1er juin, le gouvernement en serait encore à étudier la faisabilité technique d’une telle mesure alors que la présentation officielle de l’avant-projet de loi sur la réforme des retraites doit intervenir dans moins de trois semaines.

 

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Rédigé par FO 3M SOA

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Publié le 1 Juin 2010

LE VENIN DE LA RÉFORME DES RETRAITES
Pour FO, si les options du gouvernement venaient à se concrétiser, les salariés seraient amenés à «travailler jusqu'à en mourir».

 

Le pire n’est jamais sûr! Le gouvernement continue de distiller les annonces quant à sa future réforme des retraites. Le ministre du Travail Éric Woerth a fini par admettre ce week-end qu’il entendait non seulement reculer le droit au départ en retraite au delà de 60 ans et allonger la durée de cotisation mais aussi repousser de l'âge de la retraite à taux plein, qui est fixé à 65 ans depuis 1945. En clair, le décalage d’une borne entraînera le décalage de l’autre.

Explications. 60 ans, c'est l'âge à partir duquel on a le droit de prendre sa retraite, sans abattement lorsque l’on a suffisamment cotisé (40 ans et six mois en 2010). 65 ans, c'est l'âge auquel on peut liquider ses droits sans décote quel que soit le nombre d'années cotisées. «L'âge, c'est en fait une fourchette. Aujourd'hui, c'est 60 et 65, comme l’a souligné le ministre lui-même, avant de préciser que «ces fourchettes bougeront évidemment». Concrètement, selon les options avancées, si l'âge légal est décalé de trois ans, à 62 ou 63 ans, il en sera de même pour la deuxième borne, qui passerait de 65 à 67 ou 68 ans. Le ministre a également indiqué que le relèvement se ferait à terme à raison d'un trimestre par an à partir de 2011.

«Dès lors, tout est possible en termes de dégradation sociale : 65, 66, 67... 70 ans», s’inquiète Jean-Claude Mailly dans un édito à paraître le 2 juin. Pour lui, «en quelque sorte, cela revient à dire: travaillez jusqu'à en mourir, on s'occupe du reste». Ce que son organisation se refuse à admettre. Dans ces conditions, estime Jean-Claude Mailly, «seul un rapport de forces efficace peut contraindre le gouvernement à renoncer» en rappelant que c'est dans cet esprit que FO appelle le 15 juin à une journée de grève interprofessionnelle et à une manifestation à Paris.

 

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