Publié le 5 Juin 2009
LA GRÈVE FAIT LE PLEIN DANS UN HÔTEL QUATRE
ÉTOILES
«90 à 95% des 450 salariés du Westin suivent le mouvement, 100% du personnel de nuit», a rapporté Thierry Imbeau, secrétaire FO du Comité d’entreprise, avant d’ajouter, que «le service est assuré depuis par les membres du comité exécutif de l’hôtel et par quelques stagiaires et apprentis. Dès lors, le restaurant, le portage des bagages et l'organisation de réunions ou de banquets, tout fonctionne au ralenti, voire pas du tout».
Du jamais vu dans cet établissement (ex-InterContinental) situé a deux pas de la prestigieuse place Vendôme dans le 1er arrondissement parisien et qui compte 440 chambres et suites quatre étoiles. Il faut dire que la coupe est pleine. Pas moins de 23 revendications en souffrance depuis un bail ont été listées par l’intersyndicale dans le tract d’appel à la grève reconductible proclamant «stop l'exploitation des salariés!». Toutes ont trait aux conditions de travail et de rémunérations en vigueur dans l’entreprise alors qu’elle «ne connaît pas la crise».
Les grévistes exigent maintenant une augmentation générale de 2% (rétroactive au début de l’année), en plus des 1,24% déjà attribués pour 2009, le versement immédiat pour chaque salarié d’un «complément de 1.350 euros de prime d’intéressement», ainsi qu’une hausse de la prime d’ancienneté. Ils réclament également le remplacement de tous les salariés partis, dont les postes n’ont pas été pourvus jusque-là, des embauches supplémentaires, le «retour aux 11 jours fériés par an», «l’arrêt de la polyvalence systématique entre les services» ou encore le «respect des deux jours de repos consécutifs et des 11 heures entre deux services» ainsi que «l’arrêt des rotations entre le matin et le soir par la mise en place de services par brigade».
Apres deux réunions jeudi entre la direction et les syndicats, les négociations ont été suspendues jusqu’à ce vendredi matin. La direction a souhaité se rapprocher des dirigeants américain du groupe américain Starwood – gérant de l’hôtel pour le compte d’une filiale d’investissement immobilière du gouvernement de Singapour (GIC Real Estate) – afin de «chiffrer le coûts» des demandes prioritaires des salariés, essentiellement la hausse générale des salaires et les 1.350 euros de prime d’intéressement, a indiqué hier soir Thierry Imbeau (FO), qui s’apprêtait à passer sa deuxième nuit avec des dizaines de grévistes dans les locaux de l’établissement où la grève a été reconduite à l’unanimité pour 24 heures.