Publié le 18 Mars 2009
LA MOBILISATION DU 19 MARS
La journée interprofessionnelle de grève et de manifestations organisée demain n’est sans doute pas pour rien dans le débat autour de la suppression de ce cadeau pour les riches qui agite la majorité UMP au pouvoir.
«Soit on décide maintenant une contribution exceptionnelle pour mieux partager les efforts dans cette période de crise. Soit on prend rendez-vous en octobre sur trois options», a expliqué M. Méhaignerie. La première option consisterait à mettre en place taxer tous les revenus supérieurs à 300.000 euros par an. La deuxième serait de faire du plafond à 50% «un plancher pour ceux qui, ayant de très hauts revenus, paient peu d'impôts». La dernière serait de sortir au moins la CSG du bouclier fiscal. Car, le député UMP est «convaincu que l'impôt sur le revenu est plus élevé aux Etats-Unis qu'il ne l'est en France» où «les rémunérations exceptionnellement élevées sont tout de même (…) fréquentes».
La polémique autour du bouclier fiscal a eu l’heur d’irriter au plus haut point le président, Nicolas Sarkozy. «Je n'ai pas été élu pour augmenter les impôts, moi (...) moi, j'ai été élu pour réconcilier la France avec l'entreprise et avec (sic)», a-t-il lancé en visitant mardi une usine d’Alstom d'Ornans (Doubs). «S'il y en a que ça démange d'augmenter les impôts, ils oublient qu'on est dans une compétition. Mon but, c'est de faire venir en France, faire investir en France des gens qui ont de l'argent dans nos usines et dans nos entreprises, ce n'est pas de les faire partir (re-sic)», a encore a ajouté le président.
M. Sarkozy «avait élu aussi pour augmenter le pouvoir d’achat (…). Il n’a pas été élu pour augmenter le chômage non plus!», a répliqué ce matin Jean-Claude Mailly (FO). Pour lui, la suppression du bouclier fiscal est une question de «justice sociale» à laquelle les pouvoirs publics doivent également répondre au moment où les salariés sont touchés de plein fouet par la crise à tous les niveaux (emploi, pouvoir d’achat, retraites…). La journée interprofessionnelle de grève et de manifestations organisée ce jeudi sera notamment l’occasion de le rappeler.
Avec plus 213 manifestations ou rassemblements prévus partout en France et des grèves qui s’annoncent très suivies dans la plupart les secteurs d’activités, les syndicats sont convaincus aujourd’hui que la mobilisation du 19 mars sera plus massive encore que celle du 29 janvier qui avait déjà vu défiler 2,5 millions de salariés, chômeurs et retraités. «La détermination des salariés est encore plus forte aujourd'hui parce que la situation sociale se dégrade de jours en jours», a estimé le leader de FO. Et d’ajouter, le gouvernement serait bien «irresponsable» de ne pas prendre la mesure du ras-le-bol généralisé.