Éditorial de Jean-Claude Mailly, Secrétaire général de Force Ouvrière, daté du mercredi 16 septembre 2009

Publié le 16 Septembre 2009

7 OCTOBRE: NE CONFONDONS PAS LES CHOSES


Le 7 octobre, en réponse à la demande de la Confédération Syndicale Internationale, Force Ouvrière organisera à Paris un débat avec plusieurs syndicalistes étrangers pour mobiliser sur le «travail décent», c’est-à-dire le respect des normes internationales du travail.

Comme l’an dernier, nous ne confondons pas les choses. Le 7 octobre est une journée de sensibilisation mondiale sur le travail décent, elle ne doit pas être détournée en journée d’action nationale ou servir de prétexte. Comme le dit l’adage: ce qui se conçoit bien s’énonce clairement.

Notre position était connue. C’est notamment pourquoi nous ne sommes pas allés à la réunion avec les autres organisations.

C’est notre liberté, une liberté sur laquelle nous ne transigerons pas.

Qui plus est, l’unité d’action c’est utile si l’on pense que c’est efficace. Or, qui peut croire un seul instant que des manifestations, dans le contexte actuel, seront efficaces? Alors nous disons les choses comme nous les ressentons, que cela plaise ou non.

Entendre le Secrétaire général de la CFDT dire qu’il est impossible d’appeler à 24 heures de grève, car on ne voit pas quel lien il y aurait, par exemple, entre un salarié du privé et une infirmière du public, est pour le moins cocasse. C’est nier l’interprofessionnel. On pourrait les faire manifester ensemble le 7 octobre mais pas faire grève? Comprenne qui pourra!

Et pendant ce temps-là les difficultés continuent et s’amoncellent pour les travailleurs en termes d’emploi, de pouvoir d’achat, de conditions de travail et de droits sociaux.

Et le gouvernement semble plus préoccupé par les logiques politiciennes qu’autre chose.

En témoignent toutes les déclarations sur la taxe carbone.

Celle-ci sera supportée au final par les consommateurs que nous sommes, et notamment par celles et ceux qui ont dû s’éloigner de leur lieu de travail pour des raisons financières ou qui n’ont pas aujourd’hui les moyens de changer leur système de chauffage.

Personne ne perdra un euro, nous dit-on! Il faut être naïf pour croire cela.

Qu’il faille examiner la fiscalité dite environnementale est une évidence. Mais cela doit se faire dans le cadre d’une grande réforme fiscale redonnant à l’impôt le plus juste, l’impôt progressif sur le revenu, sa vraie place. Or, au contraire, pour contrebalancer la taxe carbone, le gouvernement veut encore affaiblir le poids de l’impôt sur le revenu, ce qui conduit à deux inégalités supplémentaires. C’est ce qu’on appelle du bidouillage fiscal au profit des plus aisés.


http://www.force-ouvriere.fr/

Rédigé par FO 3M SOA

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