Rien de concret et d’immédiat dans l’intervention du Président

Publié le 13 Février 2009

L’allocution du président de la République, jeudi dernier, est intervenue une semaine après la puissante journée de mobilisation du 29 janvier. On peut légitimement estimer qu’elle a même été provoquée du fait du succès du 29.

Tout en confirmant le plan de relance de 26 milliards d’euros et sans vouloir évoquer un complément par une relance de la consommation – ce que nous revendiquons* –, le président de la République a voulu mettre l’accent sur les catégories les plus touchées par la crise. C’est ainsi qu’il a évoqué la nécessité d’améliorer l’indemnisation du chômage partiel, la situation des précaires et des jeunes de moins de 25 ans.

Ce sont là effectivement trois dossiers importants à traiter, l’absence de réponse du patronat sur les deux derniers faisant d’ailleurs partie des raisons de l’opposition de Force Ouvrière à la convention d’assurance-chômage. Il est alors difficilement compréhensible que le gouvernement agrée une convention tout en disant qu’il va la compléter, ce qui montre bien qu’elle n’est pas satisfaisante!

S’agissant des idées concernant les classes moyennes inférieures (suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu, augmentation des allocations familiales, utilisation du Chèque emploi service), il s’agit notamment d’éviter de parler de salaires. Concernant plus particulièrement l’impôt sur le revenu (ce qui représenterait une moyenne de 320 euros par contribuable le payant), nous rappelons que ce qui serait nécessaire c’est une véritable réforme fiscale redonnant à cet impôt un vrai rôle – ce qui réduirait les inégalités –, tout en réduisant d’autres impôts indirects, plus injustes.

La grande absence dans le discours du président de la République, c’est la question des salaires.

Ils ne sont évoqués qu’en renvoyant à des discussions avec le patronat sur la répartition des profits dans l’entreprise entre actionnaires, investissement et salariés.

Compte tenu des positions affirmées par le MEDEF, cela risque de durer longtemps et sans résultat. Rappelons que pour Mme Parisot, l’urgence sociale en 2009 est de simplifier les licenciements économiques!

Pour Force Ouvrière, le meilleur moyen de rétablir une meilleure répartition des richesses consiste à augmenter les salaires tout en limitant les dividendes, voire en les interdisant dans certains cas.

Enfin, le président de la République a adressé une fin de non-recevoir à la demande de gel des suppressions d’emplois dans la fonction publique (30 000 en 2009).

Il a certes reconnu qu’il faisait «le pari» de la relance par l’investissement et que personne ne savait quand la crise se terminerait. Ce devrait donc être une raison pour compléter le plan de relance – dont les effets ne sont pas attendus avant plusieurs mois – par un soutien à la consommation, un contrôle plus strict des licenciements et la mise en place de préretraites, même provisoirement.

Comme nous l’avons expliqué après l’intervention du président de la République, il n’y a rien de concret et d’immédiat.

Une rencontre aura lieu le 18 février. Nous y déposerons nos revendications. Et il nous faut bien entendu maintenir la pression, ce qui est l’objet de la réunion intersyndicale du lundi 9 février.

D’une manière plus générale, il est temps qu’il soit admis que c’est le mode de fonctionnement du système d’avant la crise qui a conduit à celle-ci. Il faut donc abandonner les pistes visant à imiter le modèle anglo-saxon.

Ce qu’il faut conforter, c’est le modèle de la république sociale.

Rédigé par theweb

Publié dans #FO

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