L’éditorial de Frédéric Souillot

Publié le 12 Janvier 2023

TOUS MOBILISÉS

À COMPTER DU 19 JANVIER

 

 

Nous y sommes ! Repoussée à de nombreuses

reprises, l’annonce de la réforme des retraites

par la Première ministre a eu lieu hier,

mardi 10 janvier. Sans surprise, le gouvernement

entend reporter progressivement

l’âge légal de départ à 64 ans, au lieu de 62 actuellement,

après avoir envisagé 65 ans. Ce report est associé à une

accélération de l’allongement de la durée de cotisation,

qui passerait à 43 ans bien avant l’horizon 2035 fixé par la

réforme précédente.

Ce projet se résume facilement,

ce sera + 2 pour tout le

monde : travailler deux ans de

plus en 2030 lorsque la réforme

s’appliquera pleinement.

Comme à chaque fois qu’un

gouvernement souhaite modifier

les paramètres du système de

retraite dans un sens toujours

plus défavorable aux salariés

pour les faire travailler plus

longtemps, il dresse un tableau

sombre de la situation financière

pour présenter la réforme comme indispensable. « La

réforme ou la faillite », dramatisait encore un ministre ces

derniers jours.

La réforme ou la faillite, vraiment ? À l’inverse des

prévisions données par de nombreux économistes, le

système de retraite a été excédentaire en 2021 et 2022

et l’estimation des déficits futurs pour les années à venir

reste limitée, quand elle ne repose pas sur des projections

fantaisistes. Et si déficit il y a, il ne provient pas d’un dérapage

des dépenses mais d’un manque de ressources, lié

notamment aux mesures d’économies réalisées sur les salaires,

entraînant logiquement une baisse des cotisations.

Le recul de l’âge légal de départ est la mesure la plus

injuste car cela va frapper tout particulièrement celles et

ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires,

 

FO s’oppose à tout

allongement de

la durée de cotisation

et report de l’âge légal

de départ !

dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population,

et celles et ceux dont la pénibilité des métiers n’est

pas reconnue. Elle va aggraver la précarité de celles et

ceux qui ne sont déjà plus en emploi avant leur retraite et

accentuer les inégalités femmes-hommes.

Nous n’avons eu de cesse de le répéter ces derniers

mois : FO s’oppose à tout allongement de la durée de cotisation

et report de l’âge légal de départ. Nous subissons

déjà les conséquences des précédentes réformes, qui

ont déjà joué sur ces paramètres pour allonger la durée

d’activité et réduire le montant

des pensions.

Pour FO, il n’y a pas de problème

de financement des

retraites, il y a un problème

d’emploi. Il est nécessaire de développer

des emplois pérennes,

de mieux gérer les fins de carrière,

ou encore d’augmenter

les salaires, ce qui augmenterait

le volume des cotisations

et donc entraînerait davantage

de recettes pour les retraites.

Aujourd’hui, 50 % des personnes qui liquident leur retraite

ne sont déjà plus en emploi. Elles sont au chômage, en

arrêt maladie ou en invalidité ou bénéficient de minima

sociaux. Reculer l’âge de départ, c’est accroître encore

plus les difficultés de ces populations.

C’est pour mettre en échec ce projet de réforme que

toutes les organisations syndicales se sont immédiatement

réunies pour construire une réponse commune

de mobilisation interprofessionnelle. Celle-ci prendra la

forme de grèves et manifestations à partir du 19 janvier

2023, donnant le départ d’une puissante mobilisation sur

les retraites. FO, avec les autres organisations syndicales,

appelle ses militants, adhérents, sympathisants et l’ensemble

des salariés à se mobiliser pour faire reculer le

gouvernement.

 

 

Rédigé par FO 3M SOA

Publié dans #FO

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